Homme âgé en train d'entrer un code dans un système d'alarme devant un immeuble

Nous avions demandé aux lecteurs, dans un sondage concernant notre infolettre mensuelle, de soulever des sujets d’intérêt pour eux. Nous répondons aujourd’hui à votre demande avec ce « petit précis » du locataire-surveillant, un sujet peu documenté.

Selon la définition fournie par la SHQ, le locataire-surveillant, aussi appelé locataire bénévole « est un individu ou un couple chargé par l’organisme de donner des services afin de contribuer au maintien de l’autonomie d’un certain nombre de personnes résidant dans des logements de catégorie A ou C ».  

Dans les immeubles de logements destinés à des personnes âgées autonomes, à des personnes âgées en perte d’autonomie ou à des personnes ayant besoin de soutien ou d’encadrement social ou psychosocial, l’organisme peut réserver un logement à un locataire-surveillant.  

Ce dernier, « en plus d’assurer la sécurité physique des lieux, pourra agir à titre de premier contact dans les cas d’urgence individuelle et faire le relais vers les ressources compétentes ». Afin de s’assurer de l’efficience du mécanisme, le tout doit être rigoureusement planifié et dûment autorisé par le conseil d’administration de l’OSBL d’habitation. 

 

Tâches

L’organisme doit définir clairement les rôles et responsabilités du locataire bénévole dès le début. Ses tâches devraient être établies clairement et son engagement consigné dans un formulaire prévu à cet effet*. 

Ni concierge ni surveillant, le locataire bénévole agit comme point de pivot pour tout problème qui survient en dehors des heures de présence du personnel. Il doit ainsi veiller à ce que toute personne qui a besoin d’aide puisse l’obtenir dans les meilleurs délais. 

Cette personne-ressource intervient auprès des résidents de l’OSBL en dehors des heures d’ouverture régulières. Elle peut notamment être appelée à assurer un lien avec les services d’urgence ou à ouvrir la porte principale de l’immeuble.  

Il en va de même si l’immeuble est équipé d’un système d’appel à l’aide fixe ou mobile. Le bénévole surveillant pourrait ainsi être désigné comme contact auprès de la centrale d’appels.

S’il peut se faire confier les clés ou le code de la porte d’entrée de l’immeuble, le locataire surveillant ne peut détenir les clés du logement de ses voisins. 

Ils peuvent aussi se voir confier certaines tâches générales en lien avec la sécurité de l’immeuble et des résidents : ronde de vérification du verrouillage des portes d’entrée dans l’immeuble; vérification de la mise en service des systèmes d’alarme; repérage visuel des manquements à la sécurité des lieux; etc. 

Avantages  

Puisque le statut de locataire-surveillant accorde certains « privilèges », il est possible de désigner plusieurs responsables, notamment pour éviter d’échauffer les egos. En ce sens, certaines résidences ont un surveillant par étage. D’autres fonctionnent de façon rotative, afin d’éviter la surcharge. 

En outre, le locataire bénévole doit bien connaître les résidents, leurs limitations potentielles (ex. problème de mobilité) et le plan d’évacuation de l’immeuble.  

Idéalement, ces bénévoles auront complété avec succès les formations de secourisme général et de réanimation cardiorespiratoire dispensées par un organisme reconnu, tel l’Ambulance Saint-Jean et la Croix-Rouge canadienne.

Enjeux  

Les RPA doivent offrir un service de surveillance. Dans les RPA de catégorie 1, cela peut être fait de façon bénévole. 

Il s’agit de trouver des locataires qui se portent bénévoles et leur permettre un accès privilégié.  

Le plus fréquemment, ces bénévoles seront désignés parmi les locataires eux-mêmes, mais il peut aussi s’agir de membres du voisinage immédiat volontaires et disponibles pour assumer cette tâche.

L’une des façons les plus simples d’assurer une surveillance qui soit à la fois efficace et respectueuse des caractéristiques des OSBL-H pour aînés autonomes – qui, rappelons-le, ne sont ni des CHSLD, ni des ressources intermédiaires – c’est de mettre en place un système de bénévoles responsables.

Compensation

Parfois, le fait d’offrir une compensation à un locataire constitue un enjeu, puisque travailler pour l’organisme peut le pénaliser. L’organisme doit ainsi s’assurer qu’elle n’a pas d’incidence sur les PSL ou les prestations sociales que la personne reçoit.

 

Si une compensation alternative (cadeau ou rabais sur le forfait service de repas par exemple) est retenue, il faut bien en évaluer les implications légales. 

 

En résumé, l’implication fait une différence notoire en OSBL d’habitation et il faut poursuivre la valorisation de ces pratiques qui assurent une cohésion essentielle dans les milieux de vie.  

 

Merci à la Fédération des OSBL d’habitation de Montréal (FOHM) pour sa précieuse contribution à la rédaction.  

 

* Un modèle est suggéré à l’annexe 2 de ce document sur la sécurité dans les milieux de vie pour personnes aînées. 

 

Autre source : 

Société d’habitation du Québec : https://www.habitation.gouv.qc.ca/fileadmin/internet/documents/partenaires/psl/guidePSL/GuidePSLchapitreC.pdf