C’est dans ce contexte que le RQOH a soumis, le 1er février dernier, son mémoire au ministre des Finances Eric Girard.
Constatant que l’inabordabilité croissante n’a pas pour seul ancrage l’insuffisance de l’offre en logement, le RQOH précise dans son mémoire les mesures accessibles et structurantes qui pourront renverser la vapeur : construire 5000 logements sociaux et communautaires par année durant 10 ans, financer l’acquisition par le secteur social et communautaire de logements existants, ainsi que soutenir financièrement les organismes qui offrent du logement réellement abordable et pérenne, en particulier ceux dont les résident.es sont des personnes ainées, des personnes à risque d’itinérance ou des personnes en situation de handicap (autisme, déficience intellectuelle, traumatisme craniocérébral, déficience physique).
Autres recommandations
Outre ces objectifs, l’organisme recommande des mesures concrètes répondant aux besoins exprimés par les communautés, notamment :
- Identifier et dédier la somme nécessaire au déblocage des projets AccèsLogis déjà approuvés, mais en attente de construction;
- Miser sur le logement hors marché, tout en consolidant le patrimoine bâti;
- Appuyer l’acquisition de logements hors marché pour en pérenniserl’abordabilité;
- Développer un programme pour alléger les ensembles de logements dont la survie est menacée par la hausse des taux hypothécaires;
- Bonifier l’enveloppe dédiée au soutien communautaire en logement social et communautaire à 50 M$ par année, honorer son Cadre de référence et en confier l’administration à des instances régionales de concertation;
- Renforcer la protection des RPA communautaires pour les personnes aînées les plus vulnérables en reconnaissant et en finançant adéquatement celles-ci;
- Élargir l’allocation personnalisée aux RPA communautaires pour les résidences de catégories 3 et 4 de toute taille;
- Financer adéquatement les services des milieux de vie communautaires pour les personnes en situation de handicap par une enveloppe annuelle de 25 M$ (PSOC ou MSSS) ainsi que l’établissement d’un cadre pour le financement desdits services;
- Bonifier le Programme d’aide aux organismes communautaires (PAOC) et faire reconnaître l’action communautaire autonome par tous les paliers gouvernementaux conformément à la politique de 2001.
Comme le souligne le directeur général et porte-parole du RQOH, André Castonguay : « Plus que jamais, le gouvernement doit reconnaître les causes profondes et les solutions logiques à la crise du logement. Celles-ci lui sont exposées officiellement et annuellement par le secteur communautaire dans le cadre des consultations prébudgétaires ».
Plusieurs municipalités atteignent ou s’approchent dangereusement d’un taux d’inoccupation de 0%, et ce déséquilibre se reflète dans d’autres indicateurs comme la hausse de l’itinérance. On ne parlera bientôt plus de crise du logement, mais de crise humanitaire.
Pour lire le mémoire complet.