À l’initiative de Logemen’occupe, une cinquantaine de groupes communautaires, dont plusieurs membres du ROHSCO, ont écrit au ministre québécois de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, pour demander un financement adéquat du soutien communautaire en logement social dans la région de l’Outaouais.

Le soutien communautaire est un ensemble d’actions allant de l’accueil à la référence en passant par l’accompagnement auprès de services publics, la gestion des conflits entre locataires, l’intervention en situation de crise, l’intervention psychosociale, l’appui au comité de locataires et aux autres comités et l’organisation communautaire. En matière de stabilité résidentielle, il n’a plus à faire ses preuves.

Les organismes de la région estiment à au moins 1 million $ la somme nécessaire en Outaouais « pour répondre aux besoins des projets destinés à [des] familles et personnes vulnérables, à la fois dans les logements sociaux existants et dans ceux en développement ». Or, en dépit du fait que dans son dernier budget, le gouvernement du Québec a annoncé un investissement de 7 millions $ pour soutenir le déploiement du Plan d’action interministériel en itinérance 2015-2020, et que le Plan d’action gouvernemental pour l’inclusion économique et la participation sociale, lancé le 10 décembre 2017, prévoit un investissement additionnel de 4 millions $, le déblocage effectif des enveloppes tarde à se concrétiser pour l’Outaouais.

Dans leur lettre au ministre, les signataires déplorent que plus d’une vingtaine de groupes en habitation communautaire s’adressant à des familles et personnes vulnérables de la région « présentent des besoins de consolidation dans le financement du soutien communautaire ». « Plusieurs unités de logement qui visent ces populations vulnérables sont en développement en Outaouais en ce moment, mais les organismes qui développent ces projets n’ont aucune garantie de financement pour l’intervention qui sera offerte à leurs futurs locataires. »

Dans plusieurs régions du Québec, le financement du soutien communautaire en logement social a fait l’objet de campagnes et de représentations de toutes sortes au cours de la dernière année. À Montréal, la FOHM et le RAPSIM ont animé en 2017 la campagne « 4 murs, ce n’est pas assez ! », qui a reçu l’appui de plus de 250 organismes, 2 200 personnes et celui du conseil municipal de la Ville de Montréal.

En février 2018, des représentants et représentantes de la Fédération régionale des OSBL d’habitation de la Montérégie et de l’Estrie (FROHME), de l’Office municipal d’habitation de Sherbrooke et de la Fédération des coopératives d’habitation de l’Estrie se sont adressés à la direction du CIUSSS de l’Estrie pour demander un réinvestissement dans le soutien communautaire en logement social ainsi que la mise sur pied d’un comité de suivi de l’application du Cadre de référence sur le soutien communautaire en logement social.