1 mars 2017

Le soutien communautaire en logement social : une condition pour la stabilité résidentielle

Le RQOH salue la publication hier de deux avis sur l’itinérance des femmes et celle des jeunes à Montréal. En présence du maire de Montréal Denis Coderre, le Conseil des Montréalaises et le Conseil jeunesse de Montréal ont formulé un total de 21 recommandations, et insisté sur la diversité des situations des femmes et des jeunes en situation d’itinérance, tout en soulignant leur invisibilité. Ils mettent également en lumière les failles du dénombrement pour recenser l’itinérance cachée.

« L’itinérance des femmes à Montréal : voir l’invisible » et « Jeunes et itinérance : dévoiler une réalité peu visible » mentionnent que le logement doit occuper une place centrale dans les stratégies à mettre en place. L’avis du Conseil des Montréalaises indique notamment que le soutien communautaire en logement social « doit cesser d’être envisagé comme « temporaire » par le gouvernement », car il s’agit d’« une condition pour la stabilité résidentielle ». Les intervenantes des ressources d’hébergement pointent du doigt le manque de place en logement social avec soutien communautaire, une solution pourtant « durable », et dénoncent depuis des années l’engorgement des ressources qui en résulte, face à une itinérance des femmes qui augmente et se complexifie.

La Ville de Montréal est ainsi invitée à bonifier l’offre de logements sociaux avec soutien communautaire, de manière à favoriser la stabilité résidentielle des femmes, et de valoriser un éventail de solutions en logement, sans se cantonner à l’approche « Logement d’abord ». Alors que seulement 24 % du budget en soutien communautaire réclamé par le RQOH a été finalement attribué aux OSBL d’habitation, le Réseau applaudit les recommandations du Conseil des Montréalaises. La Fédération des OSBL d’habitation de Montréal (FOHM) avait d’ailleurs publié en 2015 une enquête présentant les mêmes conclusions sur la stabilité résidentielle dans les OSBL d’habitation dédiés aux personnes à risque d’itinérance.

La publication de ces deux avis intervient trois ans après le lancement par Québec d’une première Politique nationale de lutte à l’itinérance, et plus de deux ans après le Plan d’action qui en a résulté. Alors que les groupes sur le terrain constatent une augmentation dramatique du nombre de personnes en situation d’itinérance, un regroupement d’organismes avait dénoncé en décembre le peu de résultats du Plan d’action et les impacts alarmants des politiques d’austérité du gouvernement du Québec, en demandant également la construction de nouveaux logements sociaux.

Lisez « Itinérance : le Plan d’action du Québec ne marche pas »