Au cours des prochains mois, le logement social et communautaire aura une occasion comme il s’en présente peu d’influencer la politique canadienne en matière d’habitation. La consultation « Parlons logement », lancée fin juin 2016 par le ministre responsable de l’habitation, Jean-Yves Duclos, vise à doter le Canada de sa première politique en la matière en plus de 40 ans. En faisant valoir ses réalisations et en mettant de l’avant ses propositions, notre mouvement peut assurément obtenir des gains importants pour l’avenir.

On le sait, les besoins en logement au Canada sont criants. Actuellement, pas moins de 1,5 million de ménages vivent dans des logements précaires, inadéquats, insalubres ou trop chers. Une situation provoquée par l’absence d’investissement fédéral significatif depuis 20 ans. Pour faire face à cette situation, des dizaines de milliers de personnes partout au pays mettent de l’avant comme solution d’offrir davantage de logement communautaire. Un modèle qui, en plus de répondre aux besoins économiques et sociaux des personnes fragilisées, offre un milieu de vie qui leur permet de reprendre pied et de contribuer activement à la société.

C’est pourquoi il est impératif que les propositions du secteur du logement communautaire soient entendues au cours des prochains mois. Notre réseau est porteur d’idées novatrices capables de répondre aux défis économiques du gouvernement et aux besoins de la population.

Afin de faire entendre notre voix, le RQOH invite les responsables des fédérations, les administrateurs, les gestionnaires, les intervenants et les locataires des OSBL d’habitation à prendre part non seulement à toutes les étapes de la consultation, mais aussi à participer aux activités ayant pour but de faire « passer le message » auprès du gouvernement et de tous les députés. Bref, il ne s’agit pas uniquement de s’exprimer, il faut aussi s’assurer que notre voix soit prise en compte.

Il est bien tentant d’afficher un certain optimisme et, en se basant sur les intentions affichées de MM Duclos et Trudeau, espérer un réinvestissement majeur dans le logement communautaire au cours des prochaines années. Cependant ce n’est pas gagné d’avance, car l’enveloppe des « infrastructures sociales » (20 milliards $ par année) est l’objet de toutes les convoitises, tant de la part des autres paliers de gouvernement, provinces et municipalités, que de l’entreprise privée.

Ensuite, même l’entièreté de cette enveloppe est bien en-deçà de ce qui est nécessaire. Ce qu’il faut, c’est une approche complètement renouvelée : que la SCHL soutienne au moins aussi activement le logement communautaire que le marché privé de l’habitation. Actuellement, la SCHL attribue moins de 1 % de ses facilités de crédit (qui totalisent 1 000 milliards $) au logement social et 99 % au marché privé. C’est là où nous avons besoin d’un véritable changement.

Dans ce contexte, le secteur du logement communautaire ne peut en aucun cas se fonder uniquement sur la justesse et la valeur de ses propositions pour espérer les voir apparaître dans la Stratégie nationale de l’habitation. En politique, nous ne croyons pas aux contes de fées. C’est pourquoi le RQOH invite tout le mouvement et ses partenaires à se mobiliser fortement au cours de la période qui vient. À cet effet, notre organisation met à la disposition de tous les intervenants du secteur des moyens d’information ainsi que des lieux de dialogue et de concertation, d’abord par le biais d’Internet (rqoh.com/consultation-schl), puis par une série de rencontres qui culmineront en octobre 2016 avec une assemblée générale élargie de notre organisation. En parallèle, des initiatives concrètes seront lancées en direction de nos partenaires pour favoriser une approche d’ensemble dans l’atteinte de nos objectifs communs.

Article paru dans le bulletin Le Réseau no 49

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