Nous voici de retour après un été aux températures favorables au ressourcement jumelé à une pandémie qui nous a permis une fenêtre de répit. Malgré tout, la crise du logement n’a pas pris de pause et a affligé encore une fois des personnes et des ménages en situation de vulnérabilité. L’accès à un logement adéquat et abordable s’inscrit maintenant au chapitre des préoccupations de la population. Deux enquêtes récentes viennent confirmer ce constat. Il s’agit bien d’un enjeu qui dépasse les clivages politiques et qui se répercute bien au-delà du pic de détresse atteint chaque année aux alentours du tristement célèbre premier juillet.
D’ailleurs, en mai dernier le RQOH a demandé à la firme Léger de conduire un sondage pour connaître l’état d’esprit de la population québécoise. Selon les résultats du sondage, 84 % des Québécois considèrent que l’accès suffisant au logement abordable et sécuritaire pour les populations vulnérables est problématique à l’heure actuelle et 82 % pensent que le gouvernement du Québec devrait en faire plus pour contrer la crise du logement. Le mois suivant, un sondage Nanos Research commandé par l’Alliance canadienne pour mettre fin à l’itinérance révélait que plus de huit Canadiens sur dix se disent favorables à un investissement dans de nouveaux logements abordables.
L’un des résultats les plus inquiétants de cette dernière enquête est celui qui indique qu’au Canada, un locataire sur trois craint de ne pas pouvoir payer son loyer du mois prochain. Il est impératif d’agir rapidement par le déploiement de solutions structurantes à long terme, notamment en augmentant l’offre de logements sociaux, réellement abordables, des logements que les ménages à faible revenu peuvent se payer, hors de toute finalité de profit et à l’abri de la spéculation.
Au-delà des grandes questions de politiques publiques, le bulletin Le Réseau s’attache aux soucis et aux enjeux auxquels font face les gestionnaires et les administrateurs des ensembles d’habitation à but non lucratif, comme les risques prédominants chez les salarié.es et bénévoles en matière de santé et de sécurité au travail (p. 6-7) et les formations qu’offrent les fédérations régionales et le RQOH pour appuyer les OSBL-H qui éprouvent des difficultés financières (p. 15). Notre capacité pour appréhender ces enjeux et fournir le soutien adéquat dépend de la connaissance fine que nous avons de la situation du secteur, laquelle s’acquiert notamment au moyen de grandes enquêtes comme celle dont on présente les résultats préliminaires en pages 16 et 17. Dans ce numéro également, on pourra constater le dynamisme de nos fédérations régionales – avec leurs « nouvelles » dans une section que vous trouverez aux pages 19 à 23.
Par ailleurs, nous sommes particulièrement ravis de tourner nos projecteurs sur l’organisme Carrefour Rosemont, une RPA située à Montréal (p. 12 à 14). La lecture de ce portrait vous permettra de constater à quel point la qualité de ce milieu de vie repose en grande partie sur l’engagement de personnes dévouées, comme la directrice Stella Anastasakis, son équipe et le milieu communautaire dans lequel ce projet s’inscrit.