15 juin 2012
Geneviève Rey-Lescure, chargée de projets. Réseau québécois des OSBL d’habitation
Les bouleversements démographiques à venir avec l’augmentation substantielle de la population des 65 ans et plus au cours des 50 prochaines années vont certainement entraîner des impacts importants pour les OSBL d’habitation. En effet, cette cohorte devrait passer de 14 % à 28 % de la population totale. Autrement dit, en 2031, le nombre de personnes âgées devrait passer à 2,3 millions et celui des aînés de 85 ans et plus à 300 000. Au même moment, ce sera plus du quart de la population du Québec qui sera âgé de 65 ans et plus et en 2041, 1 personne sur 6 aura 75 ans et 1 personne sur 18 aura 85 ans et plus. Cela dit, en plus de l’augmentation de cette strate, le profil général de cette dernière connaîtra également des changements importants. En effet, il appert, selon une analyse produite par la SCHL en 2011, que cette strate de la population serait plus choyée que les cohortes représentées par les autres groupes d’âge. En effet, la génération du baby-boom est plus scolarisée que les générations précédentes et, par conséquent, a plus souvent bénéficié d’emplois mieux rémunérés. En outre, cette étude révèle que près de la moitié des propriétaires interrogés n’ont plus d’hypothèque à rembourser. Autrement dit, ils jouiraient donc d’un plus grand confort au plan financier. En se penchant sur les caractéristiques qui distinguent les locataires des propriétaires, on s’aperçoit également que ces derniers sont plus scolarisés, qu’ils détiennent des revenus plus élevés, qu’ils vivent davantage en couple et qu’ils sont plus nombreux à vivre avec leurs enfants. Bref, c’est avec cette problématique en filigrane que ce dossier spécial se propose d’aborder les enjeux relatifs aux OSBL d’habitation pour aînés, entraînés notamment par les derniers développements politiques comme la nouvelle loi sur la certification et la politique Vieillir chez soi.