15 juin 2012
Luc Blackburn, coordonnateur, et Myrtha Laflamme, présidente. Fédération régionale des OSBL d’habitation Saguenay Lac St-Jean, Chibougamau-Chapais, Côte-Nord
Sur le territoire de la Fédération régionale des OSBL d’habitation du Saguenay Lac St-Jean, Chibougamau-Chapais et Côte-Nord, il existe bon nombre de petites municipalités où des résidences pour personnes âgées en légère perte d’autonomie ont pignon sur rue. Elles permettent, entre autres, aux gens de demeurer, dans leur communauté, entourés de leurs proches, et ce, le plus longtemps possible.
Or, autant dans ces petites municipalités, que dans les plus grandes, ces résidences de type OSBL ont depuis quelque temps un manque flagrant de clientèles en raison de la disponibilité grandissante des résidences privées à but lucratif qui offrent elles aussi des services et des activités à des prix très compétitifs. Peu de gens savent que le propriétaire d’une nouvelle résidence peut augmenter librement dans les 5 premières années de fonctionnement les coûts de location sans droit de recours auprès de la Régie du logement pour contester ces hausses souvent excessives. Bien des personnes qui sont ainsi attirées par un coût attrayant pour la première année devront très tôt se soumettre à des hausses importantes ou bien envisager de déménager ailleurs.
Une autre situation s’observe ici et là depuis quelques années : il s’agit de la construction de nouvelles résidences sans de réelles études de marché, avec l’apport du programme AccèsLogis de la SHQ, financé par les fonds publics. Sur un même territoire, à quelques kilomètres de distance, il y a maintenant une concurrence entre les différents logements communautaires financés par le gouvernement qui ne cesse de construire de nouvelles unités.
Cet état de fait soulève bien des inquiétudes, entraîne des budgets de fonctionnement déficitaires pour des OSBL, de la publicité à payer, etc. Tout ceci fait en sorte que les administrateurs des OSBL d’habitation en ont assez, ne comprennent plus rien dans la planification gouvernementale et vivent des stress inutiles. Songeons aussi aux craintes pour les résidents de ces résidences. On ne sait tout simplement plus où tout cela va nous mener.
Il faut dès maintenant faire une pause, réfléchir et voir plus loin que le bout de notre nez. Le secteur privé bâtit seul et le gouvernement subventionne avec AccèsLogi sous des pressions politiques, apparemment sans planification.
À nos dirigeants politiques, aux dirigeants des organismes gouvernementaux et aux autres décideurs, à vos crayons et réfléchissez dès maintenant. Pourquoi ne pas consolider ce qui existe déjà, plutôt que de construire coûte que coûte ?