20 septembre 2017
Le gouvernement canadien serait prêt à inclure dans sa prochaine Stratégie nationale sur le logement une déclaration sur le droit de tout citoyen à un logement adéquat, sécuritaire, accessible et abordable. Le RQOH espère que cette volonté s’accompagnera d’une reconnaissance formelle et législative.
En effet, l’élaboration et la mise en place de la nouvelle stratégie nationale sur le logement, qui devrait être dévoilée à l’automne, constitue un moment propice pour réaliser une véritable avancée et concrétiser les engagements pris en mars dernier dans le dernier budget fédéral. En y annonçant la somme de 11,2 milliards de dollars sur 11 ans pour le logement abordable, le gouvernement a pris la mesure de sa responsabilité dans ce dossier. La reconnaissance formelle du droit au logement en constituerait dès lors la pierre angulaire.
Dans une entrevue parue dans le Réseau n°51, la professeure en sciences juridiques Lucie Lamarche avait déclaré : « On peut aborder le droit au logement, comme le disait la sénatrice Dupuis dans votre dernier bulletin, sous l’angle de la sécurité et de la sûreté. Parce que c’est le droit de tous les droits, on peut assez facilement imaginer des situations où l’absence de logement est génératrice de toutes sortes d’insécurités. Ne pas avoir de toit, c’est la quintessence de l’insécurité. »
De nombreux organismes pour la défense du droit au logement et des sans-abri, comme le RQOH, s’attendent à ce que le droit au logement soit inscrit dans la loi, afin qu’un futur gouvernement ne puisse facilement reculer. « Ce serait un pas énorme pour le Canada, qui a pris du retard dans la reconnaissance des droits sociaux et économiques, dont le droit au logement » a déclaré Leilani Farha, rapporteuse spéciale des Nations unies sur le logement convenable qui participe actuellement à une tournée visant à recueillir les témoignages de ménages mal-logés.
Selon les plus récentes données, 1,6 million de ménages canadiens, dont plus de 270 000 ménages québécois, consacrent plus du tiers de leur revenu à un logement qui ne respecte pas les normes ou qui ne répond pas à leurs besoins. De plus, 4,8 millions de Canadiens et de Canadiennes vivent actuellement sous le seuil de pauvreté, dont 1,2 millions d’enfants (lire notre dossier : Le droit au logement au cœur de la lutte à la pauvreté)
Pour en savoir plus sur les moyens légaux au Canada qui pourraient permettre de reconnaître le droit au logement, consultez :