Le Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or est un carrefour de services urbains, un milieu de vie et un ancrage culturel pour les Premiers Peuples, voué au mieux-être, à la justice et à l’inclusion sociale. Il favorise la cohabitation harmonieuse dans son milieu. Chef de file d’une société civile autochtone engagée, il contribue activement au développement social, communautaire, économique et culturel de sa collectivité par des stratégies innovatrices et proactives. Membre du vaste mouvement des centres d’amitié autochtones au Québec et au Canada, le Centre de Val-d’Or mise sur l’économie sociale comme outil de développement économique et de pérennité en plus de procurer de l’emploi à près de 100 personnes, dont une majorité de femmes. Enfin, plus de la moitié du personnel sont des membres de Premières Nations.
Conjugués à la crise du logement qui persiste à Val-d’Or depuis 2005, à la croissance de la population autochtone urbaine (les données de Statistique Canada affichent une croissance exponentielle de 322% de la population autochtone dans l’agglomération de recensement de Val-d’Or entre 1996 et 2011), les préjugés et le racisme à l’égard des personnes issues des Premiers Peuples demeurent malheureusement bien présents et affectent grandement la qualité de vie des Autochtones en ville. Le Centre d’amitié a d’ailleurs identifié, par un sondage à l’intérieur de ses services, près de 125 individus et/ou familles autochtones qui présentent des besoins criants de logement à prix modique sur le territoire valdorien. Dans la plupart des cas, ces personnes marginalisées habitent présentement des habitations insalubres et/ou trop petites pour les besoins de leur famille. Ces conditions de vie affectent leur santé et celle de leurs enfants.
Le projet Kijaté du Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or, est un projet de construction de 24 unités de logement social et communautaire.
Cette initiative rejoint précisément le projet urbain de société autochtone du Centre d’amitié, qui encourage la prise de parole, d’actions et de décisions collectives. Le plein exercice des droits à l’éducation, à la santé, à la sécurité de la personne, à l’égalité, à la non-discrimination et au droit à l’autodétermination passe par l’urgence d’assurer le droit au logement.
La nature innovante de Kijaté vient de son approche culturellement pertinente qui passe par une compréhension des contextes historique, économique, politique, juridique, communautaire et social dans lesquels se trouvent les Autochtones, et qui constitue une réponse nouvelle aux défis et besoins du milieu. Le projet Kijaté est dédié aux familles autochtones à revenu modeste qui éprouvent des besoins particuliers d’intégration et d’adaptation à la ville. Plus concrètement, des espaces communs seront aménagés de façon à permettre le déploiement des services de première ligne du Centre d’amitié, notamment par l’organisation d’activités de cuisine collective, d’ateliers divers, de formations populaires et de services psychosociaux.
Le projet Kijaté est le fruit d’une démarche communautaire autochtone qui s’est amorcée en 2009 et ayant menée à l’octroi des 24 unités par la SHQ, jusqu’à l’obtention de l’engagement conditionnel qui s’est confirmé en novembre 2015.
Les premières familles devraient pouvoir emménager dans les logements à l’automne 2017. « Nous devions démontrer le besoin et à ce jour, nous avons près d’une centaine de familles qui se sont inscrites sur la liste. Maintenant, on doit évaluer si elles répondent toutes aux critères, mais cela étant dit, c’est que le besoin a été largement démontré pour de l’habitation sociale autochtone à Val-d’Or », a déclaré Mme Cloutier à Radio-Canada.
En plus d’offrir un accès au logement et à des services de première ligne culturellement pertinents et sécurisants pour les Autochtones, Kijaté favorisera les démarches de prise en charge, d’amélioration des conditions de vie et l’intégration sociale des Autochtones du milieu urbain par un soutien communautaire et par le développement de liens sociaux.