Aussi à Laval : Relais familial d’Auteuil
Il faut chercher les origines du projet des Requérants et Requérantes dans les années 1970 et 1980. À cette époque, l’ACEF Laval (Association coopérative d’économie familiale de Laval) qui milite pour le droit de vivre sans s’endetter, offre divers services gratuits aux personnes vulnérables économiquement. Ses activités se concentrent sur l’éducation, le regroupement et la défense des intérêts de la population dans tous les aspects de la consommation et de l’endettement.
Durant la même période, une coalition de groupes populaires de Laval (Association pour la défense des droits sociaux, Comité logement, Association Parents Unique), défendant les valeurs de justice sociale et de solidarité, forme le Comité des Requérantes et des Requérants pour revendiquer la construction de logements sociaux à Laval. Ce projet est mis de l’avant par le FRAPRU (Front d’action populaire en réaménagement urbain) au niveau provincial. Mettant en lumière le très faible taux d’HLM, coopératives et OSBL d’habitation sur le territoire, les groupes interpellent les pouvoirs publics municipaux par des manifestations et des occupations.
« Le Comité des requérants et requérantes a été formé pour réfléchir, discuter et débattre politiquement sur la situation du logement social à Laval », explique Claude Gingras, qui fut coordonnateur de l’ACEF durant une quinzaine d’années, et qui habite toujours le bâtiment.
En mai 1985, l’ACEF de Laval publie la première édition de son journal qui retrace cette histoire engagée. Ce journal paraîtra à 23 reprises jusqu’à l’automne 1990.
En dépit de difficultés organisationnelles, l’ACEF continue ses activités de mobilisation et de soutien aux populations. Parallèlement, après avoir formulé quatre demandes à la SHQ (Société d’habitation du Québec), l’organisme obtient une subvention pour commencer la construction des Habitations des Requérants et Requérantes de Laval. Avec l’aide du GRT (Groupe de
ressources techniques), cette dernière totalisera 1 million de dollars.
Quelques mois plus tard, les locataires font leur entrée dans l’OSBL d’habitation, dont l’objectif est d’accueillir des ménages à faible revenu et des personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale.
« C’est avant tout du monde pauvre. D’ailleurs, pour la demande à la SHQ, la faiblesse du revenu comptait pour 35 points. Les problèmes de santé mentale, c’était 5 points seulement. »
Dans l’OSBL-H, les locataires forment des comités et s’impliquent dans la gestion de l’immeuble. Des sorties de mobilisation sont régulièrement organisées (par exemple, pour la défense de l’aide sociale et des droits en santé mentale). Durant de nombreuses années, M. Gingras accueille la vingtaine de membres locataires dans sa cuisine lors des assemblées générales, deux ou trois fois par an. Les discussions sont toujours politiques, mais concernent aussi la perception des loyers, dans une perspective d’entraide collective.
Les huit premières années, le CA est composé à majorité de locataires et, pour les appuyer dans la gestion, de deux membres extérieurs (un travailleur social et un avocat). Depuis 2005, d’autres membres extérieurs se sont ajoutés et deux locataires y sont aujourd’hui présents.
Un intervenant de soutien en milieu communautaire assure une présence quelques heures chaque semaine. Il est employé par la FOH3L (Fédération des OSBL d’habitation de Laval, Laurentides et Lanaudière), avec une subvention du CISSS (Centre intégré de santé et de services sociaux). De plus, outre la clinique d’impôt et le projet bonne boîte bonne bouffe (livraison de paniers de légumes et fruits à faible coût), des activités de divertissement sont organisées pour les locataires (cabane à sucre, barbecue estival, épluchette de blé d’Inde, souper de Noël…).
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