Un comité de bénévoles est formé depuis peu… par des préposées employées à la résidence. « Ils viennent faire du bénévolat sur leur temps libre, se réjouit M. Drouin. Il y a un sentiment d’appartenance : les résidents envers la résidence et la ville, mais aussi les employés envers les résidents. »
Un manque de logements sociaux en Abitibi
À Malartic, les besoins en logement social pour aînés sont énormes, tout comme dans le reste de l’Abitibi où le vieillissement de la population s’accompagne d’un déficit dans la construction d’habitations abordables.
Ainsi, lorsqu’en 2006 la seule résidence pour personnes âgées de la ville ferme ses portes suite à une faillite, il devient urgent d’en construire une nouvelle qui réponde à des exigences de qualité, d’abordabilité et de sécurité. Le conseil municipal collabore avec les groupes communautaires de la région, et en 2008, soit à peine deux ans plus tard, Place des Argousiers accueille ses premiers résidents. « On ne les laissera pas tomber », précise alors le maire de Malartic. La municipalité garantit l’hypothèque de 800 000 $ environ sur un projet de 4 millions, et assure la garantie sur la marge de crédit.
Par la suite, grâce à un accord conclu avec le CSSS de la Vallée de l’Or, l’OSBL d’habitation assure sa pérennité. En difficultés financières, le CSSS cherchait à fermer 15 lits au centre hospitalier; c’est ainsi que l’OSBL accueille depuis 2014 des personnes en perte d’autonomie qui ne peuvent aller à l’hôpital. L’entente de partenariat permet d’une part au CSSS d’équilibrer son budget, et d’autre part à l’organisme de maintenir sa viabilité financière.
« Les lits achetés par le réseau sont essentiels, affirme le directeur. Mais nous sommes aussi essentiels au réseau : une vingtaine de personnes étaient en attente d’un lit à l’hôpital de Val-d’Or, qui cherchait des partenaires dans le milieu. Et notre résidence est parfaite, nous avons les chambres, le personnel, il a suffi de quelques aménagements pour accueillir des aînés semi-autonomes. »
Un milieu de vie actif et sécuritaire
La résidence rayonne également en dehors de ses murs. Les bénévoles de Malartic « Reconnaissance des aînés » organisent un dîner gratuit pour les aînés de la communauté toutes les six semaines, et animent un bingo chaque lundi à la résidence. Mais les locataires s’investissent aussi pour participer à des activités avec d’autres organismes communautaires. Depuis deux ans, Place des Argousiers fête l’Halloween avec le Centre de la petite enfance : les deux organismes fournissent les bonbons aux aînés qui les distribuent aux enfants costumés venus cogner à leur porte. « C’était le fun ! Et ça ne prend pas grand-chose, quelques bonbons et la bâtisse est animée » s’enthousiasme le gestionnaire.
Tous les soins infirmiers sont assurés par des employés du réseau de la santé, présents quasiment chaque jour. Certifiée, la résidence met en place une surveillance 24/7 par les préposées aux bénéficiaires. De plus, chaque résident est équipé d’un petit bracelet avec un bouton d’alarme en cas de problème. Les trois repas par jour, l’entretien ménager et les bains sont assurés par les préposées aux bénéficiaires, mais « selon les besoins des résidents ».
Les logements sont spacieux, même les chambres. Les appartements comportent un salon, une cuisine et une salle à manger.
Les pièces communes, comme la salle à manger, la salle d’exercices, la chapelle ou la bibliothèque, occupent une place importante dans ce milieu de vie. « Le vendredi, le salon de coiffure est plein ! Il y a aussi deux salles à la disposition des résidents, explique M. Drouin. Si jamais nous ne pouvons pas les accommoder dans la salle communautaire, nous offrons une salle s’ils reçoivent de la famille, et ils peuvent faire monter leur repas. »
M. Drouin envisage l’avenir de la résidence avec ambition. « Un organisme communautaire d’habitation en santé mentale souhaite développer une nouvelle phase, s’ils s’installent proche nous pourrions développer des activités communes. Aussi, une clinique est en projet. Nous sommes prêts à louer le terrain à bon prix, en échange les médecins qui exerceraient là soigneraient les résidents. »
Un partenariat mutuellement bénéfique à n’en pas douter !