« Nous avons été parmi les cinquante premières résidences pour aînés financées par le programme AccèsLogis, déclare, enthousiaste, Daniel Hogue, le gestionnaire. D’abord trente-deux logements en 1999, puis quatorze autres en 2001 et enfin, dix-huit logements en 2003 sur ce qu’il nous restait de terrain », ajoute-t-il, un sourire jusqu’aux oreilles. Comme dans toutes les municipalités québécoises, les personnes vieillissantes étaient peinées de devoir abandonner Sainte-Anne-des-Plaines quand arrivait l’âge de quitter leur maison.
Ce projet phare au budget équilibré offre des services de qualité et dispose d’une liste d’attente de 60 noms. La communauté de Sainte-Anne-des-Plaines, proche de Saint-Jérôme, est à l’origine du projet, au sein d’une municipalité qui compte plus de 60 organismes sans but lucratif, la plupart dédiés aux personnes âgées (le Cercle des fermières par exemple). Certains OSBL ont d’ailleurs délégué des représentants sur le conseil d’administration ; la municipalité y est également présente. Le fait qu’un conseiller municipal soit administrateur permet notamment d’accélérer les démarches auprès de la ville (marquage du stationnement, trottoir à adapter, etc.).
Pour les locataires, en très grande majorité des femmes aînées, la Résidence des Moissons est plus qu’une habitation, c’est un milieu de vie actif dans lequel s’impliquer : trois personnes résidentes siègent sur le conseil d’administration pour représenter les locataires, d’autres forment le comité de loisirs qui organisent des activités, améliorent les installations et enrichit la vie sociale, avec le soutien de l’OSBL : bingos, soupers thématiques, épluchette de blé d’Inde, cabane à sucre, partenariat avec une firme spécialisée en vêtements pour personnes âgées…
Étant donné que les logements sont réservés aux personnes de plus de 70 ans, la perte d’autonomie est un enjeu quotidien. Une entente a été contractée avec les deux pharmacies de la ville, permettant la présence d’une infirmière deux jours par semaine. Tous les jours, des personnes du CLSC viennent donner les bains et la médication, et le gestionnaire les connait bien. « Le rapport avec les professionnels de la santé, mais aussi avec les familles, va très bien : vu que je suis allé à l’école avec les habitants de Sainte-Anne-des-Plaines, c’est facile par exemple de leur téléphoner pour leur dire que leur mère a un problème ! »
Le lien presque familial que le gestionnaire et les employés entretiennent avec les résidents et leurs proches est essentiel pour assurer le bien-être des personnes aînées. « S’il existe un besoin de relocalisation, on travaille ensemble pour trouver une solution, on ne met pas de pression ou de date buttoir. Le CLSC et les familles sont toujours impliqués lorsqu’on constate une perte d’autonomie. »