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Les enquêtes menées sur le terrain ont mis au jour des conditions misérables, des maisons de chambres de piètre qualité, des loyers très élevés. « La grande majorité nous a dit qu’ils recherchaient une stabilité résidentielle, qu’ils souhaitaient pouvoir améliorer leurs conditions de logement, puis avoir un certain accompagnement dans cela », se rappelle François Roy.
Il n’y avait à l’époque que quelques ressources en maison de transition, mais il n’y avait pas de logement permanent avec soutien communautaire en santé mentale. « Il y avait vraiment un vide à combler en Outaouais. » Près d’une dizaine d’organisations se sont mobilisées pour mettre sur pied le premier projet d’habitation : l’ACEF, Action santé Outaouais, le BRAS, le CIPTO, le Gîte Ami, le Groupe entre-femmes, la Maison Réalité, la Soupe populaire…
Ce premier projet a été un véritable tour de force : la transformation du Cinéma de Paris dans le vieux Hull, qui était désaffecté depuis des années. « Nous avons conservé la marquise, mais ce sont des logements sociaux maintenant ! » dit François Roy en parlant du bâtiment qui est désormais nommé la Maison Gemma-Morrisette, en l’honneur de la regrettée première présidente de Mon Chez Nous.
Les deux défis les plus importants auxquels le comité fondateur a dû s’attaquer ont été le manque de financement, d’une part, car les coûts de construction reconnus par AccèsLogis étaient ridiculement bas, et le phénomène « pas dans ma cour » d’autre part, avec les propriétaires de maisons de chambre qui faisaient peur au voisinage en parlant du spectre d’une piquerie…
Diane Tremblay est la directrice générale de Mon Chez Nous : « Dans chacun des immeubles, il y a un espace réservé pour le soutien communautaire, avec un bureau pour les intervenantes. Cela demeure un défi d’offrir du soutien communautaire à des locataires d’un côté, et à des « hébergés », des personnes qui s’engagent dans un parcours pour cinq ans, de l’autre. Cela pose des défis, un appel à des pratiques différentes. »
Plus de vingt ans se sont écoulés depuis la naissance de Mon Chez Nous. Les projets se sont multipliés en dépit d’un financement qui n’a pas suivi. Malgré tout, l’« intervention en milieu de vie » est encore au centre de la démarche, une démarche qui veut s’éloigner des stigmates et des étiquettes apposés trop facilement aux « clientèles » du logement communautaire.
Avec un tel parc, la gestion immobilière prend inévitablement beaucoup de place. Trouver des terrains, calculer les coûts admissibles, considérer l’inflation. Depuis peu, l’organisme se voit en plus confier la gestion d’un autre organisme, Habitations Unies-vers-toit, avec ses 65 logements.
Mon Chez Nous, avec sa multitude de projets, est une démonstration vivante de la nécessité de mettre à la disposition du mouvement communautaire les ressources nécessaires pour répondre aux besoins des secteurs les plus vulnérables de la société. François Roy parle à juste titre de la « rentabilité économique d’un programme social ».
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