Dès ses débuts en 1982, il s’installe à la Source, un immeuble qui abrite plusieurs organismes et qui constituent le cœur de la vie communautaire drummondvilloise. Il participe activement aux premières rencontres à Montréal de la dizaine d’organismes qui fondent le Regroupement des ressources alternatives en santé mentale du Québec (RRASMQ).
À l’origine du projet, on retrouve M. Guy Châteauneuf, un homme ayant grandement contribué au développement des ressources communautaires en santé mentale au Québec, notamment au travers d’une approche psychothérapeutique et sociale misant sur les ressources de la communauté et l’insertion des personnes visées. Le modèle préconisé par Guy Châteauneuf et l’équipe qui l’entourait (dont des personnes qui ont vécu des problèmes de santé mentale) se situe au confluent d’une approche médicale et hospitalière et d’une approche sociale et communautaire.
À partir du suivi communautaire essentiellement axé sur des aspects pratiques tels l’accompagnement et l’aide dans différents apprentissages de la vie quotidienne, la constitution d’une ressource légère capable d’offrir une relation d’aide individuelle ainsi que d’un centre de documentation, le RALT inaugure des logements partagés qui sont loués sur le marché privé. Le réseau de la santé lui octroie bientôt un mandat d’« accès au logement », ce qui donne le coup d’envoi au volet d’hébergement thérapeutique et de logement.
Le RALT compte sur ces ressources et ses services propres pour développer une relation aidante avec les personnes confrontées à des problèmes de santé mentale. Toutefois il demeure fidèle à son appellation de « réseau » en misant sur le développement d’un tissu et d’un entrelacement de ressources avec le milieu communautaire, les institutions et la population de Drummondville.
Démarré en 1984, le programme d’hébergement thérapeutique est localisé depuis 1990 dans une grande maison d’aspect patrimonial, bien aménagée et rénovée située rue Dorion, à proximité du centre-ville. Le programme vise à aider les résidents à traverser une période émotionnelle difficile et prévenir une hospitalisation ou à acquérir plus d’autonomie après une hospitalisation psychiatrique. La capacité d’accueil est de huit adultes, hommes et femmes.
La durée moyenne du séjour est de trois mois, les frais de séjour sont abordables et adaptés à la situation de la personne.
Il faut ajouter à ce volet celui des logements partagés, de grands logements destinés aux personnes autonomes, qui ne peuvent ou ne préfèrent pas vivre seules, situés au centre-ville de Drummondville et comprenant chacun trois chambres à coucher individuelles.
Le RALT, sorte de pieuvre sympathique et bienveillante, est le modèle même de l’organisation polyvalente sachant adapter son offre de services non seulement aux besoins des personnes confrontées à des problèmes de santé mentale, mais aussi à la disponibilité des programmes de subvention gouvernementaux.
Pièce centrale de ce grand puzzle, le quartier général du RALT, est situé rue Lindsay dans un ancien garage de mécanique automobile reconverti. C’est là que sont situés les bureaux du Réseau, un des quatre logements partagés et, cœur battant de la toile tissée durant toutes ces années, le centre de jour, la cuisine collective, le groupe d’entraide et les autres ressources.
Et ce n’est pas fini, car le RALT est à l’origine du projet Habitations santé mentale Drummond (HSDM), une nouvelle bâtisse devant abriter des logements permanents et de transition avec soutien. Après bien des péripéties, qui ont tenu en haleine le personnel et les administrateurs du RALT durant toute la durée de cette véritable saga entre 2013 et 2015 (un premier terrain identifié pour ériger la bâtisse s’était révélé impraticable en raison de sols contaminés et de bâtiments voisins nécessitant de coûteux travaux), l’équipe est vite retombée sur ses pattes ! Un nouveau terrain a été trouvé près du centre-ville, les plans ont été dessinés, le montage financier approuvé : le grand projet de construction de ce nouvel immeuble a pu aller de l’avant.
1. La rédaction de ce texte a été possible grâce à la collaboration de Mme Suzie Jean, directrice générale du Réseau d’aide Le Tremplin. Beaucoup d’information ont également été puisées dans l’article de Guy Châteauneuf « Le Réseau d’aide le Tremplin ou l’implication de la population en santé mentale », paru dans Les ressources alternatives de traitement, Yves Lecomte et Jean Gagné (dir.), Montréal, Revue Santé mentale au Québec. Regroupement des ressources alternatives en santé mentale du Québec (RRASMQ), 2000.