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Lors de notre visite de ce magnifique édifice, nous rencontrons Brigitte Kankindi, une résidente, et Marie-Louise Maberu, technicienne en éducation spécialisée au CLSC et cofondatrice du projet. Marie-Louise présente Brigitte affectueusement : « Elle est une exception, elle est notre personne ressource sur place. Elle était résidente ici lorsqu’elle a terminé son baccalauréat en sciences infirmières, elle a un bagage gros “comme ça” [elle fait de grands gestes], elle prend tout, elle fait beaucoup d’autres choses, elle fait de l’éducation, elle fait le suivi avec les locataires ».
Le Mimosa du Quartier est une sorte de phare dans la grisaille d’un paysage où il manque de logements sociaux, où on vit le phénomène des portes tournantes dans l’hébergement des femmes victimes de violence conjugale, où il y a de nombreuses familles avec des enfants dont le parcours scolaire souffre d’une trop grande vulnérabilité en termes de pauvreté ou d’instabilité résidentielle.
Les résidents du Mimosa du Quartier ici ne signent pas de bail, ils et elles ne sont pas formellement des « locataires ». Les personnes ici signent un code de vie, une sorte de contrat avec cinq volets, adapté à la trajectoire familiale. Le coeur du projet repose sur l’acquisition d’une stabilité au niveau du logement. « Par la suite, explique Brigitte, on travaille à l’amélioration des habitudes de vie familiale, on soutient le développement psychosocial des enfants et on atténue les effets négatifs de certains déterminants sociaux de la santé. » L’alimentation joue dans ce processus un rôle central, aussi le Mimosa organise-t-il une panoplie d’activités pour améliorer la littéracie en santé et développer ainsi les compétences des résidents pour prendre de bonnes décisions pour leur santé et celle de leurs enfants.
C’est ici qu’on voit l’importance de la salle communautaire et de ses espaces de cuisine, construite avec le soutien du milieu communautaire de la région, car les programmes gouvernementaux couvrent rarement ce genre d’installation, en dépit de leur grand impact sur la qualité de vie des résidents. C’est ici qu’ont lieu la « cuisine collective pour des familles en santé », les groupes d’achats d’aliments, les causeries et capsules santé, les ateliers et les formations sur le guide alimentaire, les maladies chroniques, les dépendances.
L’ensemble du projet est donc encadré par un code de vie sur cinq ans, au terme duquel le résident est en principe prêt pour assumer une pleine insertion, en toute autonomie, dans la société. De la rencontre initiale qui est souvent une situation de crise et « l’année 5 », qui vise à préparer le départ par un plan (une carte de vie et des rêves), le parcours est balisé par des rencontres d’accompagnement, une insertion dans la vie associative, l’identification des ressources pour préparer l’autonomisation.
Cette vidéo d’un peu moins de 18 minutes réalisée par Michel Maltais, d’une facture impeccable, cerne bien l’origine du projet et les nombreux liens qui unissent logement et santé physique et psychosociale. Il donne la parole aux locataires de logements communautaires qui expliquent comment ce modèle répond bien à leurs besoins et à leurs espoirs pour une vie meilleure.
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